Cliquez sur la carte pour constater la fermeture des caves coopératives des hauts cantons du fenouillède.C'est une dizaine de coopératives qui a fermé depuis moins de dix ans et ce n'est pas fini.
Comment en est on arrivé là? On assiste pourtant à l'éclosion de nombreuses caves particulières qui pour la plupart tirent leur épingle du jeu tout en travaillant dans des conditions souvent précaires, sans bâtiment adapté, avec un équipement réduit.
Dans le village de Latour de France, pas moins de dix caves particulières ont vu le jour depuis dix ans et il faut reconnaître que la qualité est au rendez vous. Certains même se plaignent de ne pouvoir répondre à la demande tant les produits sont appréciés et recherchés par une clientèle de connaisseurs à l’affût de vins qui sortent de l'ordinaire.
Les coopératives souffrent d'une image commerciale assez peu favorable, à tort ou à raison. Dans tous les cas elles n'ont pas su ni évoluer ni s'adapter pour répondre aux souhaits des coopérateurs, aux attentes de la clientèle, à celles du négoce en Roussillon.
Sur le fronton de la coopérative de Belesta créée dans les années 20 et transformée depuis peu en hôtel de luxe on peut lire cette maxime "UN POUR TOUS, TOUS POUR UN" c'était l'esprit de la coopération qui s'est maintenu jusque dans les années 80.
A l'époque la coopérative produisait sans aucune préoccupation commerciale. Tout se vendait avant même la récolte. Les négociants visitaient les caves, dégustaient, réservaient une ou plusieurs cuves, fixaient un prix. Les contrats étaient respectés, le vin retiré et payé dans les délais, en vrac. On savait faire du vin de qualité courante, sans aucune préoccupation commerciale, sans aucune réflexion sur l'avenir des marchés.
A l'époque, le coopérateur s'efforçait de produire le plus beau raisin possible, sélectionnait uniquement les grappes saines et à maturité lors des vendanges et il fallait voir chaque vigneron attendant aux quais des apports avec ses comportes, plutôt fier de son travail, triant encore le raisin pour le débarrasser de quelques feuilles ou grappes abîmées.
A l'époque les coopérateurs se réunissaient périodiquement, tous à la cave, s’intéressaient à la gestion de la coopérative, à l'évolution du matériel de cave. Le Conseil d'administration ne manquait pas de candidats pour participer activement à la gestion.
Nous sommes maintenant à une autre époque et les coopératives se meurent de n'avoir su s'adapter.
Nous en parlerons dans une prochaine note si vous le voulez bien.
Syndicalisme, coopération, organisations techniques, beaucoup d'OPA déclinent, faute d'implication des agriculteurs.
Les uns reprochent aux autres de cumuler les casquettes.
Les autres proposent en vain aux uns de dégager du temps pour mieux répartir les casquettes.
Bon vent !
(réflexion désabusée d'un ancien animateur JA)
Rédigé par : Agrocitadin 69 | 29 juillet 2011 à 16:32