Voici un commentaire très récent d'une (peut être) future vigneronne:
Je
souhaiterais atteindre mon rêve: avoir mes vignes et devenir
viticulteur ;-) Cependant, je pars de 0, pas de famille dans le milieu.
J'aurais souhaité avoir des conseils pour me lancer (je travaille déjà
depuis quelques années dans un tout autre domaine - du coup un peu dure
de se lancer).
et une dernière question: vous précisez dans votre blog que vous aviez
deux activités, j'aurais souhaite connaitre la deuxième activité
salariale?
Merci de tous les conseils que vous pourrez me donner.
Des jeunes m'envoient des commentaires pour me demander comment s'y prendre pour devenir vigneron ou vigneronne. En fait, plus souvent des filles que des garçons. C'est sympathique et encourageant de sentir chez certains jeunes cette attirance, cette future vocation pour les travaux de la vigne et du vin.
Ils ont RAISON car la relève n'est pas du tout assurée pour les viticulteurs qui partent à la retraite. Des milliers d'hectares de vignes, de vignes jeunes souvent, sont arrachés car plus personne ne veut les exploiter. Alors, en ce moment, il est possible de se voir confier des vignes temporairement sans avoir à débourser quoique ce soit, il est possible aussi d'acheter en payant chaque année sur le revenu des récoltes, en étalant les paiements.
Mais attention, pensez à intégrer dans votre projet le besoin de trésorerie. Par exemple: la récolte 2009 est précédée de tous les travaux de la campagne 2008/2009 qui à débuté en novembre 2008. Comptez au minimum 200 heures de travail à l'hectare et 300€ de fournitures diverses. Ajoutez les cotisations MSA et les impôts fonciers: 300€ encore.
Si vous livrez votre récolte à la coopérative:
La récolte 2009, en gros sera payée sous forme d'acomptes chaque mois à partir, au mieux de mai 2010, si vous avez des vins primeurs et sera soldée en 2012/2013.
Trois impératifs pour réussir:
- Avoir un autre métier à côté pour financer la trésorerie nécessaire.
- Si possible travailler avec son compagnon ou sa compagne pour tenir le choc.
- Aimer la solitude, la Nature, et avoir la vocation, la passion de la vigne et du vin.
Le mur de soutien d'une parcelle de vigne retrouve progressivement son aspect d'origine.
Bonsoir, j'ajouterai qu'il est primordial d'avoir une très bonne formation. Le BPREA est très bien pour un début mais insuffisant pour être autonome. Il est fortement utile de se faire aider par amis consultants en viticulture (le vin se fait à la vigne pour plus de faciliter par la suite en cave) et voir avec un oenologue avant vendanges pour le type de vinifications à mettre en place en fonction du matériel à disposition, du terroir, du millésime et du types de produits souhaités.
En tous cas, nous manquons fortement de jeunes vignerons et d'agriculteur en France. Le métier fait peur, l'investissement financier et personnel est très grand. Mais quel plaisir de travailler pour soi et avec la vigne et le vin.
Bonne soirée à tous.
Rédigé par : GONZALES Raphaël | 25 mai 2009 à 19:58