En 1988 deja, des Economistes Américains osaient penser qu'il n'est pas toujours raisonnable de d'affirmer que plus on est grand, plus on est fort (SCHUMACHER, Ernst Friedrich;Small is beautiful). Pourtant, la fusion des coopératives viticoles est présentée comme l'un des remèdes à la crise viticole. L'AGRI du 20-07-2006 relate le projet des caves coopératives de Rivesaltes et Salses:
- Racheter les installation SOPAGLY (jus de raisin) en site industriel avec l'aide des collectivités locales;
- Supprimer SIX sites de ces deux coopératives qui emploient une soixantaine de salariés à Rivesaltes et Salses;
- Transformer le site SOPAGLY pour l'adapter aux besoins du marché: "Produire des vins rouges modernes trés colorés et fruités"... Des vins technologiques...
A en juger par l'aspect extérieur du site SOPAGLY, on est en droit de se demander si ces installations sont bien adaptées à l'objectif. Le volume de stockage extérieur est énorme. En cette période la température des cuves doit tourner autour de 50°. Pour des vins que l'on veut fruités, c'est pas l'idéal.
Les initiateurs du projet énnoncent un curieux argument: " Les vinificateurs se trouvent confrontés à la difficulté de traiter et d'isoler des faibles volumes de vin"
Cliquez sur la photo... Les cuves extérieures sont énormes...
La photo vue d'avion illustre l'isolement du site et montre le volume des cuves. pour un site INDUSTRIEL c'est parfait, mais est-ce le bon choix pour autant?
Les promoteurs envisagent une économie de 6 à 7€ des frais de vinification, soit 5% d'économie à condition que l'achat soit financé sans recours à l'emprunt. Sur fonds publics?..
Ils espèrent aussi vendre plus cher: "entre 5 et 10€ par Hl. pourraient être gagnés sur le prix de vente moyen".
En fait l'idée semble être de concurrencer l'Espagne, l'Australie, l'Afrique du sud, sur le marché international et c'est probablement une erreur.
- Nos rendements à l'hectare sont faibles,
- Nos prix de revient sont structurellement élevés. Petites exploitations, petites parcelles difficiles à mécaniser, coûts de M.O.
En Roussillon il n'y a pas d'avenir pour les vins courants. Le viticulteur doit toucher (en 2006) plus de 3800€ de revenu brut à l'hectare pour couvrir ses frais et vivre tout simplement.
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