Premier constat: Comme je l'ai rapporté, les paiements sur récolte sont insuffisants pour couvrir les frais de production et assurer un minimum de revenu au Viticulteur dans la quasi totalité des Coopératives du Roussillon. Je montrais dans ma nôte (lien ci-dessus)que le compte de récolte pour l'AOC Côtes du Roussillon Village 2001 se traduisait par une perte pour l'exploitant, ce n'est pas une exception. Pour la récolte 2002 le vin s'est vendu 67,80€/ Hecto., le paiement au viticulteur ressort à 36,08€/hecto. et les charges de la Coopérative à 31,72€/hecto. Avec un rendement maximum de 40 hectos de vin fini à l'hectare, le Viticulteur perçoit 1443,20€ pour un hectare de production. Impossible de couvrir ne serait-ce que les frais!
Deuxième constat: Les Viticulteurs étranglés recourrent à l'arrachage définitif primé aux alentours de 5300€ par hectare arraché ou vendent les meilleures exploitations à des vignerons en cave particulière. (Vous pouvez relire: Le Malaise). Les coopératives perdent massivement des adhérants et répercutent leur frais fixes sur un volume de production en chute libre. Pour ma coopérative nous sommes passé de 30.000Hectos à moins de 15.000 en quelques années. Dans le meme temps, les frais de personnel et de vinification ont augmentés sans aucune réforme de l'organisation de la coopérative. Aucune fusion envisagée, aucun changement dans la gamme de nos produits ni dans les méthodes de commercialisation.
Troisième constat: Les caves particulières - pour certaines non sans mal - parviennent à tirer leur épingle du jeu alors qu'elles démarrent dans un environnement économique particuliére-ment difficile.
Que faire? Les vignerons indépendants, donc vinifiants en cave particulière, bénéficient d'une image favorable qui n'est pas surfaite et donc méritée. Ils vinifient avec un soin infini des vendanges impeccables rentrées juste à temps. La qualité est au rendez-vous. A Latour de France, la dizaine de caves installée depuis l'année 2001 nous fait découvrir des merveilles. La cave de Chancel par exemple. Ces jeunes vignerons passionnés, et il faut lire l'article de Vins et terroirs pour en etre convaincu, réussiront.
La cave Coopérative, par contre, même en vinifiant seulement 15.000 hectos et non plus 30.000 comme cela était courant 5 ans en arriére éprouve de grandes difficultés à trouver preneur. Que sont devenus nos clients traditionnels, les clients qui nous suivaient depuis de trés nombreuses années?
Nous déclassons nos AOC pour vendre plus facilement, moins cher, nous courrons à la catastrophe.
L'équipement de la cave est mal adapté pour vinifier de petites cuvées, les conditions de conservation et d'élevage de nos vins correspondent mal aux exigences actuelles des consom-mateurs qui recherchent des vins fruités, plus légers.
Les coopérateurs, découragés, désabusés, baissent les bras, ne respectent plus l'esprit coopératif. Les paiements identiques quelque soit la qualité des raisins apportés n'encouragent pas les vignerons à consacrer le maximum de soins au vignoble.
L'organisation actuelle de la coopérative ne correspond plus aux exigences de qualité de nos acheteurs.
Amer constat que vous faites là (je suis sidéré par le montant des charges de la coop)
Vous êtes coopérateur, avez-vous soulevé le problème auprès des dirigeants de la cave?
Rédigé par : tchoo | 23 mars 2006 à 22:21
Bonjour,
Je viens de découvrir votre blog que je trouve particuliérement intéressant & plein de bon sens.
Moi même en est créé un (tout récent), sur les vins et sur le Roussillon. Je travail comme conseillé/caviste à Perpignan & à Collioure.
Je mets votre blog dans mes liens de maniére à agrandir le cercle & à promouvoir les vins du Roussillon.
@bientôt, Sébastien.
Rédigé par : Séb | 21 mars 2006 à 17:03