On peut classer, un peu arbitrairement, le mode cultural des vignes en trois catégories, tout en gardant à l'esprit que chacun s'organise à sa manière et accorde plus ou moins d'importance à tel ou tel aspect de la question.
Ainsi, dans mon cas j'attache une importance particulière à l'enherbement Naturel Maitrisé (ENM) pour éviter l'érosion des sols en pentes, assurer la présence controlée de flore adventice, éviter le lessivage des sols, maintenir la présence de microrganismes dans le sol. Par contre, il me semble important de respecter les cadences de traitements pour assurer une vendange saine. Les deux photos montrent le splendide vignoble de CUXOUS tel qu'il se présente actuellement. Je dirais qu'il est conduit "en culture raisonnée": Plusieurs labours au sortir de l'hiver, non utilisation de desherbant antigerminatif, utilisation uniquement d'herbicides foliaires, principalement en juin et juillet. Il y a, un peu d'herbe dans les rangs mais cela ne gène en rien la conduite de la vigne. L'herbe, maitrisée ne fait pas concurrence à la vigne. A ce propos, savez vous qu'une bonne rosée apporte à peu près 10.000 litres d'eau à l'hectare?
J'ai pris ces deux photos après rognage et écimage à la machine. L'exposition à la lumière et au soleil est maximum, la vigne est aérée, les traitements sont efficaces meme en réduisant les doses de produits phyto.
A l'opposé, une vigne "BIO" mal conduite sur cette photo. Pour moi, la culture Bio de la vigne est une vue de l'esprit, une utopie.
POURQUOI: La concentration des vignes dans la région (monoculture) depuis un siècle entraine la présence de nombreux parasites de manière endémique. Le Mildiou, l'Oidium, les Acariens, l'Eudémis et toutes les maladies de la vigne sont présentes sur la région. Pour assurer une conduite Bio de la vigne il faudrait l'établir dans des terrains vierges et si possible dans une région non viticole.
Sur le plan économique, la conduite BIO, compte tenu de ce qui précède impose un travail considérable, souvent effectué manuellement par une M.O. trés qualifiée qui est introuvable. En culture raisonnée, un hectare de vigne représente à peu près 200 heures de travail par campagne. En BIO, à mon avis, c'est plutôt 300Heures/hectare!
Le rendement hectare qui est de 5000Kg soit environ 38 hectos./Hectare en culture raisonnée baisse en BIO pour se situer aux alentours de 25Hectos. Il faudrait vendre le vin en vrac à plus de 150€ l'hecto. pour vivre de la vigne.
C'est vrai que la photo d'une vigne Bio, qui je le précise est mal conduite est un cas extrème. En relisant ma nôte, je trouve que j'étais bien catégorique. Oui il y a de trés bon vins BIO. Je voulais simplement dire que c'est très difficile de faire du BIO dans une région de monoculture dédiée à la vigne et que c'est hors de prix dans notre région qui souffre d'un manque de notoriété qui ne lui permet pas de vendre au prix correspondant à la qualité.
Rédigé par : Jean Paul | 10 juillet 2005 à 09:07
La photo de la vigne bio ci-dessus me paraît être un cas extrême ! Il y a pas mal de vins réputés issus de vignes conduite en bio et je pense que leurs vignes sont beaucoup mieux tenues que ça ;-)
J'ai bien aimé l'article suivant : http://www.rtl.fr/rtlinfo/assiette/article.asp?dicid=58256 qui évite la polémique mais rappelle effectivement le coût supplémentaire de ce mode de production. Qu'il y ait d'excellents vins bios, c'est certain, que l'on puisse généraliser le système, ça me semble utopique ...
Rédigé par : brunodlb | 07 juillet 2005 à 22:37